Le self-défense : Pourquoi ?

self-défense en entreprise - sport en entreprise

Alors que le nombre d’agressions et de viols, en particulier à l’encontre des femmes, reste très élevé en France, l’Université Lille 2 a lancé en septembre dernier un cours de self-défense. Sneetch en a profité pour assister à un de ces cours un peu particuliers.

« Ne subis pas », « inverses le rapport de force », « tires sur son bras »…  Nous ne sommes pas au beau milieu d’un entrainement de boxe ou de catch mais bien à un cours de self-défense. Et ces mots sont ceux de Gérald Morel, un grand bonhomme d’1 mètre 90, ancien rugbyman désormais enseignant au SCAPS (Service commun des activités physiques et sportives) et spécialiste des sports de combat. En ce mardi midi, treize personnes assistent au cours, réparties par binôme sur un vaste tatami. Dans chaque binôme, une personne « joue » le rôle de l’agresseur et l’autre le rôle de la victime. M. Morel parcourt le tatami, passe d’un binôme à l’autre afin de faire des démonstrations, de prodiguer conseils et techniques.

Mais en quoi consiste exactement le cours ? « On est dans un cours où on va apprendre à savoir se défendre, gérer un stress, inverser un rapport de force, se sortir d’une situation conflictuelle, échapper à un agresseur et avoir une attitude qui permet de se sauver la vie », explique M. Morel. Il rajoute, « on est quand même sur quelque chose d’assez fight, on apprend à se servir de son corps, à bloquer et donner un coup de poing ou un coup de pied, à mettre quelqu’un au sol etc. ».

Le cours comporte également une part de ludique, puisque les participants se livrent aussi à des saute-moutons, des petits relais ou des chats-perchés, notamment pour travailler leur souplesse. Et si vous n’êtes pas très sportifs, aucun souci ! Le cours ne s’appuie pas sur la puissance ou la forme physique, mais sur la mécanique du corps, ce qui explique une vraie diversité des publics. « On s’appuie énormément sur la biomécanique, pas sur la force, c’est ce qui permet à une fille d’être capable de faire tomber un garçon qui fait deux têtes de plus qu’elle », confirme M. Morel.

En ce qui concerne la fréquentation, une trentaine de personnes sont inscrites pour chaque séance. Sans surprise, ce sont en grande majorité des femmes qui assistent aux cours de self-défense. Cela est évidemment lié au contexte actuel, puisque chaque année en France, environ 75.000 femmes sont victimes de viols ou d’agressions sexuelles. Malheureusement, ces chiffres ont même tendance à augmenter. « Mais c’est aussi lié à une volonté du projet qui est d’orienter les femmes sur une activité vers laquelle elles ne vont pas spontanément », précise M. Morel.

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